On peut encore aujourd'hui parcourir cette structure: la rue Llibreteria, qui part de la place de l’Àngel, où se trouvait la Porta Sinistra des murailles, est l'ancien cardus qui traversait la cité du nord au sud, jusqu'à la Porta Dextra, située au bout de l'actuelle rue del Call; la place Sant Jaume, au centre, s'étend un peu plus au sud-est que l'antique Forum ; et les rues Bisbe, Ciutat et Regomir parcourent l’ancien decumanus de la Porta Praetoria, à l’ouest, jusqu'à la Porta Decumana ou Porta del Mar, à l’est.

L’existence de grandes domus réparties au sein de la cité, dotées de jardins et de riches décorations ornementales, confirme l’existence de grandes familles de propriétaires. C'est probablement grâce à ces familles que la petite Barcino s'agrandit tant et prit de l'importance. Dès le début du Ve siècle, de la monnaie était frappée dans la cité, ce qui établissait un premier lien avec les élites impériales et la situait parmi les puissantes cités.

Une éphémère cité impériale

Ce fut plus particulièrement à la fin de l'Empire romain, au Ve siècle, que la ville prit une plus grande importance. Entre les années 410 et 415, le roi wisigoth Ataulf s'y installa avec son épouse Galla Placidia, faisant de Barcino son siège impérial durant une courte période de temps, jusqu'à son assassinat dans la ville et le transfert de la cour en Aquitaine. Malgré cela, l'étroite relation entre Barcino et les rois goths perdura jusqu'à la fin du VIIIe siècle.

Au cours de ces 80 dernières années, de nombreux vestiges de cette époque romaine de la ville ont été exhumés. Actuellement, le Service d’archéologie de la Mairie de Barcelone s’est investi dans le projet Pla Bàrcino, qui propose de mettre l'archéologie à la portée des habitants, en mettant en œuvre une série de propositions, parmi lesquelles se trouve notamment la Carte archéologique de Barcelone, qui indique plus de 3.000 sites d'intérêt archéologique de la ville.